Autrefois, je conduisais une autopompe. Puis, je répondais avec mes gars et j’allais au front, prenant des décisions rapides au feu ou au milieu d’une autoroute à 3 heures du matin. Nous nous pratiquions et nous entraînions, nous poussions toujours les uns sur les autres et nous nous améliorions pour la prochaine intervention. Je donnais des conseils et mon équipe écoutait. Les connaissances que j’avais étaient celles qu’ils voulaient. J’étais un bon officier d’opérations.
Je ne m’assoyais pas à un bureau pendant mon 24-heures. Je jouais plutôt du coude dans la salle commune, faisait les tâches avec les gars et j’étais même invité à fumer un cigare avec eux derrière la caserne. J’étais un conseiller, un ami, un frère et un entraîneur. J’étais un bon officier d’opérations.
Ce travail a une façon de vous donner des choses… des choses que vous n’obtiendriez pas avec un 8 à 5 normal. Fraternité, camaraderie et amour, même sous la forme de taquineries. On commence jeune. Nous sommes ambitieux. Nous passons les examens de promotion et nous changeons. Beaucoup de gars disent que non. Mais ils le font. Même avec les meilleures intentions, ce que j’ai toujours eu, j’étais un bon officier d’opérations.
L’amour du travail ne faiblit jamais. Si quoi que ce soit, il grandit. Mais la charge de travail commence à être un peu différente, peu importe à quel point nous la repoussons. Votre ancienne équipe ne comprendra pas. Au contraire, ils parleront du bon vieux temps, comme d’un ami qu’ils connaissaient. J’étais un bon officier d’opérations.
Au fur et à mesure que nous progressons dans le service, la distance s’accentue. Les liens et la camaraderie deviennent de moins en moins présents. Nous pouvons les chasser, nous pouvons les forcer et nous pouvons pousser, mais les cartes sont sur la table et rien n’est plus jamais le même. J’étais un bon officier d’opérations.
Est-ce ma responsabilité de leur faire voir les raisons pour lesquelles j’ai changé ? Ou est-ce la nature de la bête, telle qu’elle est ? J’étais un bon officier d’opérations.
Les gens diront: “Ils ont besoin d’un patron, pas d’un ami.” On se fend donc en deux, que nous l’admettions ou non. On va et on vient, on tourne en rond tout en restant immobile, mais on essaie de recréer ce que c’était quand on était un bon officier d’opérations.
Le fait est qu’ils ont partiellement raison. Ils ont besoin d’un patron, pas d’un ami. Les gens ont soif de leadership, mais ne savent parfois pas comment suivre. Pendant que je combats mes propres démons et que je combats mon processus naturel, je rate des occasions d’apprendre les leçons de l’époque où j’étais un bon officier d’opérations.
Sortir de ce rôle peut sembler différent. Comme une crise de la quarantaine. Vous pensiez que vous le vouliez, mais vous vous demandez parfois si vous l’avez vraiment fait. Vous pensiez savoir ce que le travail impliquait, mais certaines choses ne peuvent pas être enseignées. Je ne peux pas m’attendre à ce qu’ils comprennent, alors que moi non plus je ne comprenais pas alors que j’étais un bon officier d’opérations.
Mais quand vous vous arrêtez, que vous y réfléchissez, et que vous rejouez le fil de votre carrière, c’est dorénavant leur moment pour briller, et vous avez des leçons à leur partager de l’époque où VOUS étiez un bon officier d’opérations.
Oui, la vie est différente et, oui, la séparation peut être synonyme de solitude. Mais comme l’a dit le chef Billy Goldfeder, “la vie continue”. Je ne comprenais pas cela avant, alors que j’étais un bon officier d’opérations, autant que je le comprends maintenant à titre d’officier de gestion.
Je vous encourage, comme je m’encourage moi-même, à embrasser la différence. Les nouvelles opportunités peuvent parfois être difficiles à voir, surtout lorsque vous ne sortez pas de votre zone de confort. Nous ne devons et pouvons pas toujours être les héros. Et il est probable que quelqu’un ait dû un jour s’écarter de votre chemin pour vous laisser diriger votre propre équipe.
Parfois, le meilleur leader est derrière le rideau, et arrive cinquième sur les lieux, après qu’un lieutenant ou un capitaine prometteur ait déjà pris le contrôle de l’intervention. Si nous ne parvenons pas à nous retirer et à leur laisser la place, nous entravons une toute nouvelle opportunité de grandir en s’appuyant les uns sur les autres.
Quoi qu’il en soit, et peu importe jusqu’où vous irez, n’arrêtez jamais d’apprendre et n’abandonnez jamais les outils et les leçons que vous avez appris lorsque vous étiez un bon officier d’opérations.
Article original par Drew Neil; Traduction libre par Patrick Lalonde
Lien : ‘I used to be a good company officer’ (firerescue1.com)